Les Hôtels de Saint Germain des Prés, Paris

L a porte est entrouverte, laissée ainsi. Abandonnée à l'espace seul, au vide. La pièce est cependant occupée. Un élément se faufile de toile en toile... L'eau.... Elle avance... Gagne du terrain... Inonde les pièces de Ra'anan Levy. Chacune de ses oeuvres met en scène ce personnage tantôt mélancolique, tantôt effrayant. L'eau s'invite au coeur du sujet, envahissant des lieux désertés, dont l'histoire même semble se détacher. Le liquide s'échappe du lavabo, rampe sur le sol. Le visiteur plonge dans les abîmes d'un monde de silence. Il sombre, se liquéfie. Les pièces sont si vastes, chaque porte ouverte en laissant apparaître une autre, que l'oeil se sent aspiré. La toile l'envoûte, il glisse sur l'envahisseur et pénètre lentement l'univers de l'artiste.  R a'anan Levy expose aujourd'hui ses oeuvres les plus récentes alternant pastel, huile et fusain. Né en 1954, il s'intéresse très tôt au temps qui passe et aux emprein...

Enfant avec une grenade en plastique dans Central Park, 1962. L es États-Unis sont à l'honneur durant quelques mois au Jeu de Paume . Un vrai bond dans le temps! Un demi siècle nous sépare des deux cents clichés présentés ici. Non seulement géographique et temporel, c'est un voyage au coeur d'un esprit aussi créatif que tourmenté. Par ses photos, Diane Arbus a su fasciner, surprendre, choquer. Sa quête de vérité l'a poussée à se confronter au monde réel. L'objectif devenait miroir d'une société fragile dans son souci de perfection. Ainsi l'exposition, sous le nom de "Freak Show", dévoile des personnages atypiques, marginaux. Nains, jumeaux, travestis, ou naturistes... Des êtres incongrus occupant une place toute naturelle dans le quotidien. Une mise en scène plutôt banale de véritables originaux. Voila la réussite de cette grande artiste dont la fin tragique aura finalement collé à l'image.  U n bel éventail du talent de Diane Arbus à décou...

P aris pénètre langoureusement dans un automne hivernal et les soirées débutent de plus en plus tôt... Quand  la nuit s'invite déjà, la chambre est bien trop proche. Sortons! Bien que le froid nous fasse barrière, sortons!  Poursuivons le jour qui n'en a plus l'air. Redonnons lui sa richesse estivale. Dîner intime ou convivial, produits du terroir ou exotiques, notre palet aussi clame au plaisir! Puis pour ravir le quotidien, choisissons le théâtre. Paris regorge de ces petits théâtres qui n'accueillent pas plus de 15 ou 20 personnes. L'ambiance y est chaude et cosy. La proximité des comédiens entraîne le spectateur dans une autre réalité. Plus douce ou plus dramatique, mais certainement pas la sienne.  R ue de Nesle , se cache, loin des attentions fastueuses des passants, le Théâtre de Nesle. Depuis le début de mois, une troupe de jeunes comédiens s'est appropriée une pièce inachevée de Feydeau: " On va faire la cocotte... et bien plus encore ". D...

L es ruelles fourmillent à Saint Germain des Près . Il en est qui pétillent comme la rue de Buci, d'autres plus gourmandes comme la rue Bonaparte , enfin certaines s'imposent comme la rue de Seine. Véritable artère du quartier si prisé, la Rue de Seine relie noblement le Sénat au fleuve dont elle porte le nom. Bordée d'immeubles aux allures romanesques, elle fut le témoin d'une histoire riche et passionnante... Savez-vous que son tracé remonte au XIIIème siècle? Ressentez-vous les chevaux, les chaudrons et les eaux sales? Bien qu'il n'en reste que le souvenir, l'Hôtel de la reine Margot se trouvait au tout début de la rue, tout près de la Seine. Tour à tour baptisée Chemin du Pré aux Clercs , Chemin de la Porte de Buci à la Seine, ou Rue du Sénat , elle fut le foyer des grands noms de la littérature: George Sand, Baudelaire, Jean-Paul Sartre ou encore Simone de Beauvoir. Il parait incroyable d'imaginer D'Artagnan, là, en pleine lutte face aux garde...

R éservez votre samedi soir car le contemporain s'apprête à dérider nos pierres. Lors de la 10ème Édition de la Nuit Blanche, Paris invite des artistes internationaux à la revisiter. Vidéo, danse, sculpture, mises en scène, préparons-nous à une nouvelle année pleine de surprises et de ravissement... Un choix intéressant que celui de trois parcours venant s'ajouter au pôle de l'Hôtel de Ville: Batignolles-Pigalle, La Nouvelle Athènes-Saint Georges & Montmartre-Anvers.  Depuis Saint-Germain des Près  , le centre de Paris nous semble plus judicieux. Voici une courte liste de nos coups de coeur pour une nuit blanche étincelante.. P urple Rain, Hôtel d'Albret, Métro Saint Paul. Véritable scène de cinéma, un lieu magique ou le parapluie ne fait grise mine. Promenons-nous sous une mauve pluie pendant que le soleil n'est pas... Pierre Ardouvin nous séduit à nouveau par cette mise en scène douce et romantique. H eaven , Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme,...

C hers lecteurs, la nouvelle est tombée telle un couperet: le week-end sera pluvieux. Et oui, oubliez vos idées de glace dans le parc ou de ballade en bord de Seine, notre climat parisien est de retour. Et bien qu'à cela ne tienne, nous lui montrerons que nous acceptons notre sort, que nous sommes ravis même. Puisque l'occasion est trop belle de se rendre aux Journées Européennes du Patrimoine. Paris, comme de nombreuses villes du continent, ouvre exceptionnellement les portes de certains de ses monuments au public. Et pour notre plus grand plaisir, nous découvrirons les joyaux que cachent nos monuments.  Bibliothèque Sainte Geneviève Q ui n'a jamais souhaité pénétrer la célèbre Bibliothèque Sainte Geneviève et ses plafonds studieux? Des visites guidées seront organisées ainsi qu'une exposition architecturale entre 10h30 et 18h00. Amateurs de Sciences, le rendez-vous est pris à 10h00 place de la Sorbonne pour un "Parcours des Sciences: de Maria Sklodowska à M...

Entre le tumulte du boulevard Saint Germain et la houle de la Seine, se terre la rue Jacob et son ambiance toute Parisienne. En arpentant les trottoirs étroits, on sent revivre le Passé. Un moteur de voiture nous somme de nous réveiller. Pourtant, il y a cet air, cette aura qui vient de loin. Il arrive souvent que la capitale nous raconte une histoire, et bien celle de la rue Jacob nous mène tout droit au XVIIème siècle... Marguerite de Valois, plus connue sous le nom de la Reine Margot, première épouse du Roi Henri IV, élut domicile dans le faubourg Saint Germain en 1605. Trois ans plus tard, après avoir été "visitée" et "secourue" par Dieu, elle chassa les frères de la Charité du couvent au profit des augustins déchaussés. Elle ordonna alors la construction d'un "autel de Jacob" dont le nom signifie en Hébreu "Dieu a soutenu". Ce nom désigna plusieurs années après une partie seulement de la rue du Colombier. C'est en 1836 que toute l...