L'Opéra Garnier, toute un histoire... History of the Opera Garnier
En remontant la vaste avenue depuis le Jardin des Tuileries, l'image est saisissante. Face à nous, se dresse, fier, imposant, digne, celui que l'on appelait autrefois l'Opéra de Paris. La façade de celui que l'on nomme aujourd'hui le Palais Garnier (ou Opéra Garnier) dévoile la richesse et l'étendue du talent de l'architecte du même nom. La polychromie, les sculptures, la galerie couverte sont autant d'invitations à la découverte. En pénétrant ce chef d'oeuvre du XIXème siècle, le temps s'arrête pour laisser place à la contemplation. Les détails subliment l'espace. La grandeur est abordée d'une manière toute particulière. Le grand escalier impressionne et les lustres éclairent notre toute petite taille. Le grand foyer et ses salons respirent le Roi Soleil, la coupole qui recouvre l'originelle est juste l'oeuvre d'un certain Marc Chagall (!). Puis le coeur de l'ouvrage est la raison d'exister du lieu: la salle. Construite sur le modèle des théâtres italiens, elle est une subtile révérence à l'art. Le grand lustre qui la farde, ponctue la partition divine. Car il règne en ce lieu, une atmosphère quasi céleste. Comme un génie touché par la grâce, comme si une main humaine n'avait pu en élaborer l'essence.
Et cette main humaine, est celle de Charles Garnier. Jeune architecte alors méconnu, il participe au concours lancé par l'empereur Napoléon III en 1861. Ce dernier décide, à la suite d'un attentat contre sa personne rue Le Peletier, de faire construire une Académie Impériale de Musique et de Danse. Des 171 participants ayant concouru anonymement, Charles Garnier est l'heureux gagnant de ce chantier gigantesque. Malgré l'ampleur de la tache, les médisances auxquelles il doit faire face et la difficulté des travaux, le jeune homme persévère. Face à lui, un Haussmann bien décidé à faire entendre ses idées et à ne pas transiger sur les plans parisiens. Mais celui-ci se voit dans l'obligation de faire une percée dans le quartier en créant l'avenue de l'Opéra, afin de relier, à la demande de l'Empereur, le Palais des Tuileries au futur Opéra. La chute de l'Empire en 1870 met fin aux travaux. Le bâtiment qui représente les velléités de l'Empire, est laissé inachevé. Mais en 1873, un incendie ravage l'Opéra de la rue Le Peletier et les travaux du nouvel opéra reprennent.
Le 5 janvier 1875 a lieu l'inauguration de l'Opéra de Paris. Charles Garnier, architecte d'un monument qui sera classé dès 1923, est associé à l'ancien régime et se voit contraint de payer sa place pour assister à la célébration.
Quelques légendes hantent les murs du plus célèbre Opéra Parisien. En particulier celles du lac souterrain ou du fantôme de l'opéra, mises en avant par le roman de Gaston Leroux. Le lac s'explique tout simplement par les besoins en eau des fondations du bâtiment, mais pour la seconde, il faut dire que le chiffre 13, et les interprétations qu'on lui prête, revient régulièrement dans l'histoire du lieu... Tout d'abord, l'Opéra Garnier est le 13ème opéra construit à Paris, puis un accident survenu dans la grande salle fait une victime, assise sur le siège numéro 13... Enfin, une danseuse fait une chute mortelle depuis la 13ème marche du grand escalier...
Lors de votre prochaine visite, veillez à regarder par dessus votre épaule... et surtout n'attendez pas les 13 coups de minuit...
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By going up the broad avenue from the Tuileries Garden, the picture is strong. Front of us, stands proud, stately, dignified, the one that was called the Opera de Paris. The front of the actual Palais Garnier (or Opéra Garnier) reveals the depth and breadth of architect's talent. Polychromy, sculptures, covered porch are an invitation to explore. By coming into this masterpiece of the XIXth century, the time stops for contemplating. Details sublimate space that was considered of a very special way. The impressive staircase and the chandeliers make us feel very small. The grand foyer and lounges breathe the Sun King, the dome that covers the original one is just a work of Marc Chagall (!). Then the heart of the work is the reason for living of the place: the room. Built on the model of Italian theaters, it is a subtle reverence to the art. The large chandelier punctuates the divine partition. Because reigns in this place, an almost heavenly atmosphere. A genius touched by grace, as if a human hand could not have imagined the plan.
And the human hand is the one of Charles Garnier. The unknown young architect took part in competition launched by the emperor Napoleon III in 1861. He decided, after being attacked rue Le Peletier, to build an Imperial Academy of Music and Dance. Among the 171 participants who competed anonymously, Charles Garnier is the winner of this gigantic project. Despite the magnitude of the task, backbiting which he faced and difficulty of the work, the young man did not give up. Facing him, Haussmann decided to voice his ideas, not compromising on plans of Paris. But he has to make a breakthrough in the area by creating the avenue de l'Opéra, to connect, on the request of the Emperor, the Tuileries Palace to the future Opera. The fall of the Empire in 1870, put an end to the work. The building, which represents the Empire ambitions, was left unfinished. But in 1873, a fire destroyed the Opéra rue Le Peletier and the new opera construction started again.
On January 5, 1875 is the inauguration of the Opera de Paris. Charles Garnier, architect of a monument which will be classified in 1923, is associated with the Empire and is forced to pay for his ticket to attend the celebration.
During your next visit, be sure to look over your shoulder ... and especially do not wait for the 13 strokes of midnight ...
Sleeping in one of our charming Parisian hotels...
Charles Garnier |