Les Fleurs du Mal... The Flowers of Evil...
Il est un poète Français dont chaque
lèvre connaît le nom. Il est un livre dont chaque souffle a formé le nom. Il
est une ville dont chaque rêve a dessiné le nom.
Le poète est Charles Baudelaire, le
livre est Les Fleurs du Mal et la ville est Paris. Alors quand Charles
Baudelaire écrit "Paysage" dans Tableaux Parisiens des Fleurs du
Mal, on ne peut que savourer les mots comme on parcourt les rues de la
Capitale... En admirant la beauté de la forme et l'émotion de l'instant...
Profitez...
Paysage.
Je veux,
pour composer chastement mes églogues,
Coucher auprès du ciel, comme les
astrologues,
Et, voisin des clochers écouter en rêvant
Leurs hymnes solennels
emportés par le vent.
Les deux mains au menton, du haut de ma mansarde,
Je
verrai l'atelier qui chante et qui bavarde;
Les tuyaux, les clochers, ces mâts
de la cité,
Et les grands ciels qui font rêver d'éternité.
II est
doux, à travers les brumes, de voir naître
L'étoile dans l'azur, la lampe à la
fenêtre
Les fleuves de charbon monter au firmament
Et la lune verser son pâle
enchantement.
Je verrai les printemps, les étés, les automnes;
Et quand viendra
l'hiver aux neiges monotones,
Je fermerai partout portières et volets
Pour
bâtir dans la nuit mes féeriques palais.
Alors je rêverai des horizons
bleuâtres,
Des jardins, des jets d'eau pleurant dans les albâtres,
Des baisers,
des oiseaux chantant soir et matin,
Et tout ce que l'Idylle a de plus enfantin.
L'Emeute,
tempêtant vainement à ma vitre,
Ne fera pas lever mon front de mon pupitre;
Car
je serai plongé dans cette volupté
D'évoquer le Printemps avec ma volonté,
De
tirer un soleil de mon coeur, et de faire
De mes pensers brûlants une tiède
atmosphère.
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There is a French poet known by each
lip. There is a book designed by each breath. There is a city dreamed by every
mind.
The poet is Charles Baudelaire, the
book is The Flowers of Evil and the city is Paris. So when Charles Baudelaire
writes "Landscape" in the Parisians Tables of Flowers of Evil, we
just can enjoy the words as the streets of Paris ... Admiring the beauty of
form and emotion of the moment ...
Enjoy...
Landscape
I would,
to compose my eclogues chastely,
Lie down close to the sky like an
astrologer,
And, near the church towers, listen while I dream
To
their solemn anthems borne to me by the wind.
My chin cupped in both
hands, high up in my garret
I shall see the workshops where they chatter
and sing,
The chimneys, the belfries, those masts of the city,
And
the skies that make one dream of eternity.
It is
sweet, through the mist, to see the stars
Appear in the heavens, the lamps in
the windows,
The streams of smoke rise in the firmament
And the moon spread out
her pale enchantment.
I shall see the springtimes, the summers, the autumns;
And
when winter comes with its monotonous snow,
I shall close all the shutters and
draw all the drapes
So I can build at night my fairy palaces.
Then I shall
dream of pale blue horizons, gardens,
Fountains weeping into alabaster basins,
Of
kisses, of birds singing morning and evening,
And of all that is most childlike
in the Idyl.
Riot, storming vainly at my window,
Will not make me raise my head
from my desk,
For I shall be plunged in the voluptuousness
Of
evoking the Springtime with my will alone,
Of drawing forth a sun from my
heart, and making
Of my burning thoughts a warm atmosphere.
William
Aggeler, The Flowers of Evil
Charles Baudelaire |