Paris Je t'Aime
En promenant mes petits pieds habiles, de pavés en pavés, je laissais mes cheveux s'envoler avec mélancolie dans le vent de l'immensité urbaine. Puis gagnant le fleuve au faux air de rivière, je convoitais le mouvement de l'eau bien au frais dans son lit. L'eau qui ruisselait, puis gagnait en puissance, ridiculisait les passantes automobiles et leur mécanique de ville. Qu'il était bon de regarder la Seine fuir puis rebondir et réapparaître en amont. Elle invitait à la suivre tous ces bateaux au coeur d'ancre. Comme des pantins sur leurs ponts, des passagers admirant un décor auquel ils attachent leurs rêves. Impossible d'en oublier une pierre, ce serait outrage à Paris. Un triste banc a souri ma présence. Ensemble nous partagions la vue et la solitude. Qu'elle était belle cette solitude partagée! Mais il m'a fallu l'abandonner.. Au clin d'oeil de Paris, nul ne sait résister.
Et mes petits pieds se sont agités... Alors je courais, courais, traversant à vive allure le Pont Des Arts. Stop! Accrochée au cadenas amoureux, je ne pouvais retenir mon coeur. Rouges baiser, mes joues devinaient la douleur. Celle d'un amour qui s'installe en secret. "Paris Je t'Aime" s'inscrivait sur mes lèvres. Un léger goût sucré, dont l'addiction est inévitable. Laisse-moi partir... Que les larmes emportent avec elles ce parfum dangereux... Laisse-moi partir... Laisse-moi Paris...
Assise au Café de Flore, se profile en moi la désinvolture. Je contemple Saint-Germain des Près, son église, son arrogance, son histoire. Je me vois arpenter les couloirs d'un hôtel 4 étoiles, le Best Western Trianon Rive Gauche par exemple, rejoindre mon amant à l'Hôtel Des Deux Continents, savourer une coupe de Champagne à l'Hôtel Des Marronniers, respirer la vie parisienne à la terrasse du Welcome Hôtel, ou prendre mon petit-déjeuner l'oeil rivé sur la rue de Seine, à l'Hôtel De Seine...
Laisse-moi partir Paris, laisse-moi partir... Pour mieux revenir...
*****
Taking my little clever feet on the pavement, I let my hair flying in the wind with a urban melancholy. Then arriving to the river, I coveted the movement of the water so nice in its bed. Water dripping and gaining strength, made cars ridiculous. It was good to watch the Seine escape and reappear upstream.
It invited boats to follow. Like puppets on their bridge, passengers admiring the scenery and attaching their dreams. Impossible to forget a stone, it would be a contempt of Paris. A sad bench smiled at my presence. Together we shared view and loneliness. It was beautiful a shared loneliness!
But I had to go.. Who can resist to Paris?
And my little feet ran, ran, crossing at high speed the Pont Des Arts. Stop! Love padlocks hung on, I could not hold my heart. My red cheeks guessed the pain. The pain of a love moving in secret. "Paris, Je t'Aime" was part of my lips. A sweetness taste, whose addiction is inevitable. Let me go ... Let the tears carry with them this dangerous perfume ... Let me go ... Let me ... Paris
Paris let me go, let me go .. for better come back...