Pluie d'Eté... // Summer Rain...


Quelque part, entre juillet et Paris, un fossé se creuse et s'emplit de gouttes. La pluie a ravi au soleil sa place  dans les nuages, et la jolie mélancolie diluvienne ruissèle sur les pavés parisiens. Quelle belle inspiration que ce temps ... Alors comme nous sommes des amoureux de la rime, nous avons songé à Victor Hugo pour illustrer ce jour qui n'a d'estival que le nom, le 10 juillet...

Poème un peu long pour le blog, nous avons ainsi osé en extraire quelques strophes mais nous vous invitons  à lire l'oeuvre complète.

Pluie d'été

Que la soirée est fraîche et douce !
Oh ! viens ! il a plu ce matin ;
Les humides tapis de mousse
Verdissent tes pieds de satin.
L'oiseau vole sous les feuillées,
Secouant ses ailes mouillées ;
Pauvre oiseau que le ciel bénit !
Il écoute le vent bruire,
Chante, et voit des gouttes d'eau luire,
Comme des perles, dans son nid.

(…)

Les courants ont lavé le sable ;
Au soleil montent les vapeurs,
Et l'horizon insaisissable
Tremble et fuit sous leurs plis trompeurs.
On voit seulement sous leurs voiles,
Comme d'incertaines étoiles,
Des points lumineux scintiller,
Et les monts, de la brume enfuie,
Sortir, et ruisselants de pluie,
Les toits d'ardoise étinceler.

Viens errer dans la plaine humide.
A cette heure nous serons seuls.
Mets sur mon bras ton bras timide ;
Viens, nous prendrons par les tilleuls.
Le soleil rougissant décline ;
Avant de quitter la colline,
Tourne un moment tes yeux pour voir,
Avec ses palais, ses chaumières,
Rayonnants des mêmes lumières,
La ville d'or sur le ciel noir;

Oh ! vois voltiger les fumées
Sur les toits de brouillards baignés !
Là, sont des épouses aimées,
Là, des cœurs doux et résignés.
La vie, hélas ! dont on s'ennuie,
C'est le soleil après la pluie…
Le voilà qui baisse toujours !
De la ville, que ses feux noient,
Toutes les fenêtres flamboient
Comme des yeux au front des tours.

L'arc-en-ciel ! l'arc-en-ciel ! Regarde.
Comme il s'arrondit pur dans l'air !
Quel trésor le Dieu bon nous garde
Après le tonnerre et l'éclair !
Que de fois, sphères éternelles,
Mon âme a demandé ses ailes,
Implorant quelque Ithuriel,
Hélas ! pour savoir à quel monde
Mène cette courbe profonde,
Arche immense d'un pont du ciel !

Victor Hugo, 7 juin 1828


*****


Somewhere between July and Paris, a gap appears and is filling with drops. Rain stole the place in the clouds to the sun, and a pretty melancholy runs now on Parisian cobblestones. But this weather is a wonderful inspiration ... So as we love poems, we thought about Victor Hugo to illustrate that day which reminds summer just by its name, July 10 ... 

Poem is long, so we dared to extract a few stanzas only, but we invite you to read the complete work.

Summer Rain

The rain, the rain, the Summer rain !
How sweet this balmy eve !
My footsteps on the velvet grass,
A greener print they leave.
The bird beneath those weeping boughs
(heaven bless him !) shakes his wings,
And singing to the wind, that makes
A stilly murmuring,
Watches the rain-drops as they fall,
Like pearls from some gay coronal.

(…)

The currents o’er the sand have gushed,
The vapours sunward fly ;
The dim horizon, dimmer grown,
Escapes the gazer’s eye.
And now a few bright trembling specks,
Like lonely stars are seen ;
Till rushing on the sight, the hills
Have burst the veil between,
While thousand rain-brooks bubbling down,
Strean from their bare and shining crow.

Oh, come-along the humid plain-
Come, by the linden grove,,
I’hy gentle arm embracing mine !
Alone, we there may rove.
But ere the sloping hill we leave,
A moment turn thine eyes
Where palaces and huts are bright
With sunset’s gorgeous dies.
And, on a heaven of darkest blue,
A golden city shuts the view.

Os see ! from yonder misty roofs,
A thousand smokes ascend ;
There happy hearts and kindrer sighs
In sweet communion blend.
The windows flashing in the sun,
A light like torches fling ;
The illuminated city shows
A noiseless triumphing :-
Sunch be the coarsest lights that fall
On nature’s sun-set festival.

The rainbow-oh ! the rainbow, see
Grasping the illuminated sky ;
A treasure the Almighty sends,
When rains and tempests fly.
How oft, eternal spheres ! my soul
Has longed for wings of wind,
That some Ithuriel I might crave
The secret to unbind-
To what far worlds of endless day
That golden sun-bridge leads


 Victor Hugo - June 7, 1828





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